La vie du mineur
(Le petit journal 1906)
Quiconque a parcouru les centres miniers a pu les rencontrer souvent s »e rendant à la fosse oui bien en revenant, parfois seul parfois aussi par groupes de trois ou quatre. Les bras écartés , le buste légèrement ployé en avant par l’habitude qu’ile ont contractée de se coutber dans les galeries, ils vont d’un)pas lourd , les pieds nus souvent, dans d’épais sabots garnis de paille. Leur veste de toile, qu’ils désignent sous le nom de « jupon », flotte, serrée à la taille , sur le haut du pantalon, qu’une ficelle ferme aux chevilles pour empêcher la poussière de charbon de monter aux jambes. Ils sont coiffés d’une sorte de serre tête qu’ils nomment béguin, par-dessus lequel ils portent la barrette, chapeau de cuir bouilli auquel s’adapte la petite lampe à feu libre, qui ne devrait jamais ter employée que dans les grandes galeries où l’on est sûr de ne pas rencontrer de grisou. En bandoulière, la gourde de fer blanc , où il ils mettent généralement du café additionné de genièvre, et la malette , sac aux provisions , qu’au départ ils emportent plein de vivre. Quand la journée faite ,le mineur rentre au coron, son premier soin est généralement d’effacer les traves que le travail à laissé sur son visage et sur son corps. A cet effet, la ménagère fait chauffer sur le grand poêle flamand qui ronfle dans la pièce d’entrée de la maisonnette ,un immense chaudron d’eau qu’elle vide ensuite dans la cuvelle. L’homme y entre et procède au grand lavage de la tête aux pieds,à l’aide du savon noir. . C’est l’usage de ce savon qui décolore les cheveux des mineurs et leur donne ce ton blond filasse que les observateurs mal informés ont pris pour un signe d’origine gauloise. Parfois cependant, avant de songer à se débarrasser de la poussière de houille , le mineur éprouve le besoin de reprendre sa pipe, dont il a tét privé depuis la veille. C’est ainsi qu’on peut le voir, par les après midi d’été , accroupi dans une attitude qui lui est- particulière, et qu’il peut garder des heures entières ,sans fatigue fumer sa « boraine » au seuil de sa maison.. Ces maisons des mineurs , dont la réunion en petites cités porte le nom de coron, n’ont le plus souvent qu’un rez de chaussée comprenant deux pièces pavées de carrreaux rougesz soigneusement poudrés d »e sable blanc. Un jardin de deux ares environ précède chaque maisons . les compagnies louent ces habitations de 3.50 à 6 francs par mois, c'est-à-dire qu’un seul jour de salaire suffit au mineur pour payer son loyer. Ces corons ne sont point comme on se l’imagine volontiers , des cités de géhenne et de misère. Les dimanches ,les jours de fête, la plus franche jovialité y règne . c’est que ces jours là , le mineur s’éveille avec force plaisirs en perspective. Outre la bonne chère dont il n’est pas l’ennemi, loin de là, il se passionne volontiers pour des jeux et des spots qui, pour la plus part, sont particuliers à la population de nos houillères septentrionales. Ce sont les combats de coqs, que malgré la loi Grammont, on tolère dans toute la région, ety où les paris montent parfois à des chiffres qui surprennent dans le milieu ouvrier. Une foule de mineurs suit avec une véritable fièvre ces luttes de gallinacés ,certains ne se contentent pas de regarder et de parier ,ils s’improvisent éleveurs et font battre des coqs dont la valeur représente pour eux une semaine de salaire qu’un coup d’éperon malencontreux peut réduire à néant. Ce sont aussi les concours de chiens ratiers où l’on pparie avec non moins d’ardeur , et qui consistent ,à observer combien de temps mettra un bull dog, un griffon ou un fox terrier pour casser les reins à une demi douzaine de rats . Puis, ce sont les concours de pinsons , divertissement favori des mineurs et d’ailleurs beaucoup moins coûteux que les précédents. Dans chaque maison de mineur, on peut voir ,accrochée aumur une petite cage de forme étrange , montée sur de longs pieds. C’est la « gaîole » où vit le pinson. Car tout mineur qui se’ respecte possède un « pinson poseur », cest à dire aveugle et capable de prend part au concours. Ces assaut de chants de p_insons ont lieu dans nos communes septentrionales en mars ,avril, mai, et juin. Les cages sont suspendues au mur , et devant chacune d’elles, se tient un juré qui une règle carrée d’une main, un morceau de craie de l’autre , marque les coups de chant de l’oiseau . la palme revient au pinson qui en un temps donné, aura de son gosier fléxible , lancé le plus de « rou tiou tiou pit chouit » . Ce sont là semble t’il , des amusement puérils. On ne saurait croire cependant quelle importance y attachent nos mineurs la lute d’amour propre est elle qu’on en a vu qui de dépit, tuaient le malheureux oiseau parce qu’il n’avait pas chanté . Quant au prix qu’ils mettent à la possession d’un bon pinson, il s’élève souvent jusqu’à cinquante, soixante et même cent francs. En été, le mineur se montre partisan des jeux de pleins air Il « chole » le dimanche par les plaintes, cest à dire qu’il s’exerce au jeu que nos aïeux appelaient la « soule », qu’on nomme à présent dans le Nord la « cholettte », et qui consiste à lancer vers un but déterminé une petite boule en cornouiller, au moyen d’une crosse d’acier fixée au bout d’unf^t de jeune frène. Ou bien encore , il joue à la balle ,sorte de paume spéciale à la région, ou la raquette est remplacée par dees
les personnel des mineurs
rapport présenté à Monsieur le ministre des travaux publics-Annales des mines pour 1881
En 18/81 111136 ouvriers sont employés dans les houilles françaises
Un peu plus du tiers est employé au fond 76982 dont 5251 garçons âgés de 12 ans et moins de 16 ans
34335 sont employés au jour dont 284*9 garçons et filles,environ 400 femmes
Enh tout il y a 8100 enfants employés dans les charbonnages
Sui 100 ouvriers pour l'ensembles des charbonnages
Hommesz 89,1
femmes 3,6
enfants 7,9
Pour le Pas de Calais
17615 hommes et 2155 enfants travaillent au fond,5007 hommes,303 enfants,725 femmes au jour
Pour le Nord
13420 hommes , 2128 enfants sont emplyés au fond
En surface 3107 hommes, 158 enfants, 421 femmes sont employés au jour